Un concept récent
Les services écosystémiques désignent les bénéfices que retirent les êtres humains de la nature sans avoir à agir ou payer pour les obtenir.
Apparu dans les années 70, le concept de « services écosystémiques » fut d’abord utilisé par des écologues comme un vecteur de communication pour mettre en relief l’importance de la dépendance des sociétés humaines à l’égard de la nature.
Le Millenium Ecosystem Assessment, étude diligentée par l’ONU de 2001 à 2005, a définitivement validé la nécessité de la prise en compte des services écosystémiques dans la perspective d’une gestion de l’environnement vertueuse et durable. Cette étude qui consistait à identifier les services rendus par les écosystèmes puis à les quantifier afin d’évaluer leur contribution au bien être humain, a permis d’établir une classification de ces services aujourd’hui largement répandue.
Les catégories de services écosystémiques
Le rapport du Millenium Ecosystem Assessment divise les services écosystémiques en quatre grandes catégories :
– les services d’approvisionnement qui sont les produits que procurent les écosystèmes tels que l’eau douce, l’alimentation, le bois de chauffage, les fibres, les produits biochimiques ou encore les ressources génétiques.
-les services de régulation qui sont les bénéfices obtenus à partir de la régulation des processus écosystémiques tels que la pollinisation et la régulation du climat, des maladies, des flux d’eaux.
– les services de soutien, ceux nécessaires à la présence de tout autre service écosystémique. Ils comprennent la formation et la rétention des sols, la production d’oxygène atmosphérique, la production de biomasse et le cycle des éléments nutritifs.
– enfin les services culturels qui sont les bienfaits non matériels que procurent les écosystèmes à travers l’enrichissement spirituel, le développement cognitif, la réflexion, les loisirs et l’expérience esthétique.
Des contours encore mal définis
De par sa définition simple et claire, le concept de services écosystémiques fait désormais consensus. Pourtant de nombreuses questions demeurent.
D’abord, des incertitudes scientifiques sur la viabilité de l’évaluation des services écosystémiques, car si les interactions entre l’Homme et la Nature résonnent comme des évidences pour le commun des mortels, la communauté scientifique, elle, n’est pas toujours en mesure d’appréhender les mécanismes complexes qui régulent les écosystèmes ni d’expliquer avec certitude leur mode de fonctionnement.
Ensuite des incertitudes sociétales qui résultent de la différence de perception de la notion de services écosystémiques. Ces perceptions peuvent varier selon l’appartenance au monde scientifique, aux milieux économiques, à la sphère occidentale ou d’autres et ainsi générer des conflits d’intérêt quant à l’exploitation des services écosystémiques entre les utilisateurs et les gestionnaires de ressources.
Vers une approche écosystémique
Bien que cette approche de services rendus soit totalement anthropocentrée, elle reste un outil innovant pour résoudre les problématiques environnementales. Elle a le mérite de poser les bases d’un langage commun qui permettra à tous les acteurs, scientifiques, politiques, économiques de travailler dans la concertation, l’échange et la confrontation de points de vue pour relever le défi colossal de la destruction de la biodiversité par l’Homme.